Le Château Roc de Cambes est la propriété de la famille Mitjavile. C’est en 1987 que François et Malou Mitjavile signent le premier millésime du célébrissime Tertre Roteboeuf. A cette époque le Saint-Emilion a déjà une image un peu classique. Le couple décide alors de révolutionner l’image de l’appellation en y ajoutant une vrai valeur paysanne et un respect de la vigne. Ce fût un grand choc pour la plupart de leur voisins qui ne comprenaient pas cette démarche un peu “rétrograde”. François Mitjavile poursuit dans cette voie durant plusieurs années et prouve à chaque millésime que la vérité du terroir permet de faire des grands vins.
L’idée est de produire du vin à faible rendement, utiliser des barriques neuves en bois très noble et surtout faire un élevage durant 2 à 3 ans pour permettre au vin de s’affiner tranquillement.
L’encépagement des cuvées Domaine de Cambes, Roc de Cambes et Tertre Roteboeuf est quasiment le même et repose sur un socle commun, l’assemblage de Merlot et de Cabernet Franc.
Le “Domaine de Cambes” est plus accessible dans la jeunesse car exposé sur des coteaux en bas de pente de Roc de Cambes sur un sol argilo- sableux.
Le “Roc de Cambes” situé sur l’appellation Côtes de Bourg est quant à lui est un vin plus fin, plus précis et d’une très grande complexité. Il peut se boire après 5 ans mais il mérite que l’on soit plus patient encore. François Mitjavile considère qu’il est à maturité entre 10 à 20 ans selon les millésimes.
Le “Tertre Roteboeuf” est la cuvée exceptionnelle du domaine, c’est d’ailleurs l’un des meilleurs bordeaux que l’on peut déguster à l’heure actuelle. Il surpasse bon nombre de grands crus classés.
"Farouchement indépendant, François Mitjavile est un vigneron érudit, passionné d'histoire de l'agronomie, qui a révélé Tertre Roteboeuf, ce terroir d'argiles "extravagant, le plus exotique de la côte sud" de Saint-Emilion. Pour lui, un grand vin, c'est "réussir l'assemblage d'une propriété", vision à l'opposé de la doxa des châteaux qui aujourd'hui divisent leur production en deux, trois, voire quatre cuvées, avec toujours plus de tries pour s'illustrer dans les classements. Cette tendance à l'eugénisme du raisin et à sa concentration oriente la production vers des "grands vins boîtes de conserve" que réfute le visionnaire François Mitjavile. Ici tout est assemblé dès les pressurages, à chaque soutirage, élevé dans des fûts neufs en provenance d'un seul tonnelier (Radoux, grain fin, chauffe blonde), pendant deux à trois ans : "Il faut que ça mitonne", car un grand vin, pour François Mitjavile, se civilise par l'élevage. Avec ses vignes basses, leur cycle végétatif bien régulé, leur parfaite photosynthèse (peu d'effeuillage), le vignoble plein sud est vendangé tardivement et promptement dans les prémices de la décomposition crépusculaire des raisins. "Les vins issus de raisins cueillis au seuil de leur décadence vieillissent mieux que ceux vendangés primeurs et trop croquants. Il faut chercher la fraîcheur dans une légère surmaturation." Tertre Roteboeuf possède indéniablement plus qu'un accent, une voix particulière, qui fait de ce vin l'un des plus fascinants et indispensables de Saint-Emilion : une troisième étoile vient cette année reconnaître la singularité de l'oeuvre de la famille Mitjavile."